Geste et expression de l’essentiel

Je crée avec instinct. J’aime peindre sur de grands formats pour la liberté de l’espace et du mouvement ».

Je sature ma toile, je dis souvent qu’elle est comme une peau qui répond à mes gestes.

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Pour les volumes et le geste j’utilise la spatule, quelquefois le pinceau mais peu souvent, avec la spatule les mouvements sont amples, alors apparaissent les volumes non fermés qui s’équilibrent entre eux, après il y a un arrêt du geste avec l’utilisation du pastel à l’huile pour donner les lignes, les traces, les hachures : l’émotion, la nervosité.

Les points de couleur apparaissent éparpillés partout sur la toile, le corps de ma toile est fait, après tout dépendra, il pourra changer encore, ce qui m’amène à dire souvent : « toute la vie est derrière la dernière couche »

Le premier geste sur la toile est ce qui me donne l’élan pour la suite.

La couleur est importante, mais de moins en moins. C’est la rencontre des contrastes et l’espace entier du tableau et son mouvement qui sont importants.

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Ma palette peut-être très colorée, mais généralement plus sobre, le noir et le blanc me sont essentiels, ils résument le définitif, le sans-retour : la vie et la mort, l’attente et l’espoir.

D’appliquer ces couleurs à la spatule est un geste quasi rituel pour moi.

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Le spectateur aura au départ une impression d’éparpillements, de traces, d’écritures et de volumes sans unité mais il pourra peut-être y voir selon sa sensibilité et dans une approche différente, l’évocation de mes thèmes centraux basés sur l’émotion primale : des marques, des repères, des passages, des cicatrices, des transhumances, la mémoire et le temps.

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Paysages et bestiaires s’expriment avec mes repères et non ceux du paysage lui-même.

Cette phrase d’Evelyne de la Chenelière, dramaturge-auteure, exprime bien l’état dans lequel je suis au moment de peindre.

« La liberté c’est plus qu’une absence de contraintes, c’est un exercice, quelque chose de très actif. »